Télétravail, déplacements restreints, baisse de la consommation… Certaines conséquences de la crise inédite que nous traversons se font déjà ressentir. Si la santé doit rester la priorité de tous, la situation économique est également préoccupante. À ce propos, l’immobilier, comme de nombreux autres secteurs, est touché de plein fouet par le Covid-19.

Visites physiques impossibles, signatures d’actes authentiques reportées, baisses des prix relevés dans certaines localités… Certains signaux inquiètent et indiquent que le marché est sur pause.

Toutefois, malgré ces difficultés, l’optimisme reste de mise chez les porteurs de projet. Comme le rapporte Sévérine Amate, porte-parole du groupe Se Loger, 8 Français sur 10 estiment que le confinement ne fait que retarder les transactions. Ils sont d’ailleurs 7 Français sur 10 à penser que leur projet se réalisera dans les 6 prochains mois. Face à ces signaux contradictoires, il peut être difficile d’y voir clair. Mais alors, quel pourrait être l’impact du Covid-19 sur l’immobilier?

 

Les prix de l’immobilier devraient tenir le choc 

 

Au plus fort de la crise, certains mouvements de panique ont été constatés. Si les marchés boursiers ou les cours des crypto-monnaies ont chuté fortement, l’immobilier a fait preuve de résilience. Considérée par beaucoup comme une valeur refuge, la pierre a encore une fois joué son rôle. Le fait que seulement 2 % des candidats à l’acquisition aient abandonné leur projet atteste de la confiance des ménages dans l’immobilier. Toutefois, plus la crise dure, plus une baisse des prix et un retournement du marché sont à craindre.

Si ces inquiétudes se comprennent dans certaines zones géographiques, d’autres seront normalement épargnées. Par exemple, Paris ne devrait pas subir de conséquences trop lourdes. Pour Loeiz Bourdic, directeur de PriceHubble France, l’impact sur les marchés très tendus devrait être limité. La demande est tellement importante dans certaines communes que la crise sanitaire ne devrait pas entraîner de changements profonds. Pour les analystes, la bulle immobilière parisienne ne va pas éclater, car la demande reste et restera forte. Même si le volume des ventes sera plus faible, nous devrions aussi assister à des ventes forcées (divorces, successions, besoin de trésorerie…). La visibilité à moyen long terme étant faible, la grande majorité des arrondissements pourraient connaitre un plateau de prix, et les quartiers plus abordables un taux de «casse» des prix d’environ 5 % à court terme.

 

D’autres évolutions attendues 

 

L’impuissance face à la paralysie du système inquiète tout de même. Les retards pris et l’incapacité des professionnels à poursuivre leur activité mettent en péril les entreprises du secteur. Certaines sociétés pourraient fermer, signe d’une crise économique et sociale de grande ampleur, sans marge de manœuvre sur des taux d’intérêt, déjà au plus bas.

Pour faire face à la situation, de premières mesures ont été prises. Par exemple, le décret qui autorise la signature d’acte notarié à distance a été publié début avril au Journal Officiel. Alors que les notaires de Paris soulignaient une hausse du nombre de ventes entre novembre 2019 et janvier 2020, cette nouvelle permettra sans doute de rattraper en partie le retard pris depuis le début du confinement.

Après quelques jours de panique, les angoisses semblent se résorber. Il faut bien comprendre que la crise actuelle retarde les projets, mais ne les annule pas. D’ailleurs, toujours selon l’étude faite par Se Loger, seulement 13 % des Français vont reporter leur projet immobilier à 2021.

Il est donc impératif de profiter de la période pour avancer au maximum et se tenir informé des évolutions. Afin de faire face au mieux, nous vous recommandons aussi de faire preuve de flexibilité. Le rallongement de la durée de la condition suspensive relative à l’obtention d’un prêt peut être un facteur déterminant dans la réussite des transactions. En effet, les délais vont se rallonger pour toutes les procédures.

 

Si tout n’est pas parfait, les choses évoluent rapidement depuis le début du confinement. Les agences immobilières continuent de travailler et apportent des solutions bénéfiques à tout le secteur. Visio-estimation, annonces en réalité virtuelle… Des pratiques se démocratisent pour pérenniser le secteur.